Les Bleus
vers 2004 : des raisons d'espérer |
Après une chronique bien dépressive
la semaine passée, cette rubrique reprend une allure plus guillerette
avec une analyse des chances réelles de revoir les Bleus au sommet.
La Coupe du Monde a certes crée un trouble dans la vie tranquille
de cette sélection d’exception, mais n’est-ce pas pour mieux la
relancer ?
Comment s’imaginer un instant que
les Zidane, Barthez, Henry ou Vieira ne connaitraient plus l’euphorie du
succès en équipe de France ? Il fallait être bien triste
la semaine dernière pour croire que les Bleus allaient définitivement
sombrer. En effet, une raison majeure (et pas des moindres) pousse à
croire que l’équipe de France a les moyens de réapparaître
dans les plus brefs délais sur le devant de la scène.
La France dispose en effet de forces
telles et d’un vécu nécessaire, que la reconquête est
évidente. On n’en doute pas un instant. Et même si on évoque
à tour de bras la "reconstruction", aucune raison que le chantier
ne traîne indéfiniment. Jacques Santini s’y est déjà
attelé, et ses services fructueux au sein de l’Olympique Lyonnais,
champion de France l’an passé, lui offrent la légitimité
dont il a besoin. À la faveur d’un parcours honnête en éliminatoires
de l’Euro 2004, sa sélection tricolore peut retrouver durablement
une parfaite stabilité et une confiance.
Cap vers 2004
Comme en 1994, après le cataclysme
de novembre 1993 et les défaites face à Israel et la Bulgarie,
synonymes d’élimination pour le Mondial américain, les Bleus
se doivent de refaire surface. La tâche paraît cependant moins
ardue qu’il y a huit ans. Pour se remettre sur pied, la France doit impérativement
travailler et faire des éliminatoires de l’Euro 2004 un terrain
d’entraînement grandeur nature. Cette compétition devrait
lui permettre de savoir où elle en est. L’alerte face à Chypre
début septembre, a d’ailleurs parfaitement contribué à
cela. Les éliminatoires offrent l’intérêt d’un championnat
qui mobilise à chaque rencontre un mélange de joueurs titulaires
reconnus, de remplacants attitrés et de jeunes avides d’expérience
du haut niveau.
Les joueurs titulaires, nous les
connaissons tous : Zidane, Vieira, Thuram, Lizarazu, Desailly, Henry, Trézeguet
ou Barthez, lorsqu’ils ne sont pas blessés, constituent toujours
le noyau dur des Bleus. Ces joueurs évoluent dans les plus prestigieux
clubs du Vieux Continent, possèdent déjà un palmarès
bien garni et, après le traumatisme subi en Corée du Sud,
ne souhaitent pas abandonner ainsi leur équipe nationale, même
si, pour les plus anciens la retraite internationale approche. Les remplacants,
par essence, ne demandent qu’à jouer. Ils ne manquent pas de qualités
non plus : la preuve, eux aussi jouent dans de grands clubs (Sagnol, Silvestre,
Carrière…). On peut citer également des joueurs au passé
intéressant en Bleu et qui vont faire leur retour en sélection
un jour ou l’autre. En premier lieu, je pense à Robert Pirès,
dont la blessure sera bientôt oubliée et qui devrait pouvoir
rejouer avec Arsenal en novembre. Son retour en équipe de France
attendra donc l’année prochaine. Mais je crois également
aux chances de Nicolas Anelka. Il semble retrouver sa réussite au
sein de Manchester City, ce qui le dispose à revendiquer de nouveau
une place en sélection. Quant aux jeunes, nombreux sont ceux qui
cotoient le haut niveau et sont à la porte de l’équipe de
France.
Les jeunes : un vivier exceptionnel
Les solutions pour cette équipe
de France, se trouvent également dans un réservoir de jeunes
joueurs fourni, qui offre un choix vraiment immense aux sélectionneurs
nationaux. Car Jacques Santini, sélectionneur des A, bénéficie
du travail incomparable de détection et de compétition produit
par les sélections Espoirs, des moins de vingt ans et moins de dix-sept
ans… Pour s’en persuader, il suffit d’observer les résultats de
ces équipes : les 17 ans sont arrivés en finale du championnat
d’Europe début mai 2002, les 18 ans ont remporté le Mondial
de leur catégorie en septembre 2001, les Espoirs n’ont chuté
qu’en finale de l’Euro 2002 face à la République Tchèque,
et aux tirs aux buts ! Bref, les sélections françaises brillent
sur plusieurs tableaux et laissent augurer de grandes choses au plus haut
niveau.
Jacques Santini doit donc parvenir
à trouver l’équilibre efficace entre l’expérience,
la jeunesse et le talent dont le contingent français dispose. La
tendance habituelle veut que l’on donne sa chance à tout joueur
en
vue dans son club (ce fut le cas de Cissé pour le Mondial, de son
coéquipier Kapo lors de la dernière sortie…). C’est une règle
juste et qui récompense logiquement le mérite de chaque joueur.
Les Bleus actuels, futurs ou potentiels
:
Cette liste non-exhaustive est une
véritable richesse. En énumérant tous les joueurs
qui peuvent endosser le maillot Bleu (68 trouvés ci-dessous, il
en manque surement !), on réalise alors que le choix est large et
de qualité. Bien entendu, les premiers nommés par poste font
(presque toujours) l’unanimté. Les suivants tendent à devenir
(ou à revenir parmi) les éléments clés des
futures sélections Bleues.
Gardiens : Barthez, Ramé,
Coupet, Landreau, Létizi, Penneteau, Cool, Frey, Puydebois, Viviani,
Grégorini…
Défenseurs : Desailly,
Thuram, Lizarazu, Candela, Silvestre, Sagnol, Christanval, Réveillère,
Bréchet, Armand, Laville, Mexès, Boumsong, Cygan, Escudé,
Delpierre, Givet, Monsoreau, Vignal…
Milieux : Petit, Vieira, Makelélé,
Carrière, Zidane, Pirès, Karembeu, Boghossian, Micoud, Cheyrou,
Kapo, Meriem, Delmotte, Dhorasoo, Pedretti, Malbranque, Sorlin, Diarra,
Mendy, Berson, Mathis…
Attaquants : Henry, Trézeguet,
Wiltord, Cissé, Marlet, Govou, Anelka, Robert, Darcheville, Luyindula,
Maurice, Vahirua, Ahamada, Aliadière, Le Tallec, Sinama-Pongolle…
La France ne manque donc pas de
potentiel, et par conséquent conserve ses chances intactes en vue
des prochaines échéances. Il s’agit pour le football français
de retrouver sa sérenité et son efficacité. Une mission
largement possible.
La semaine prochaine : retour
sur la liste des sélectionnés du match France-Slovénie,
qui sera annoncée le jeudi 3 ocobre 2002 par Jacques Santini.
Réagir
à cet article - Etienne Sautereau
|