France-Israël
: Grand Chelem en ligne de mire |
L'équipe de France
version Jacques Santini termine ce samedi son parcours qualificatif à
l'Euro 2004. Au Stade de france, la France affronte Israël. Les Bleus
sont déjà qualifiés, les Israéliens déjà
éliminés. Les hommes de Santini vont ils prendre le match
à la légère ? Pas si sûr ! Les explications
en prime sur Maxifoot.
Cela n'était quasi-jamais
arrivé avant. La France n'avait jamais abordé un dernier
match éliminatoire de championnat d'Europe qualifiée. Il
faut dire que ce n'est également que la troisième fois que
la France obtient sur le terrain son accession à cette compétition
après 1996 et 2000 (en 1984 nous étions qualifiés
d'office en tant qu'organisateurs). Cette situation, les Tricolores la
doivent à un parcours sans faute, avec 7 victoires en 7 matches,
et une première place du groupe assurée. Le match contre
Israël apparaît donc à première vue sans intérêt
majeur. On ne s'en plaindra pas après une désastreuse Coupe
du Monde 2002 que le succès en Coupe des Confédérations
2003 n'a pas suffi à effacer. Car c'est d'une prestation réussie
dans une compétition majeure dont ont besoin les Bleus après
le fiasco asiatique. Les choses sérieuses commenceront en juin du
côté de Lisbonne, Porto ou Braga. Cependant, les choses sérieuses
se préparent, se peaufinent. Il faut pour le sélectionneur
choisir le meilleur effectif possible, et le match de samedi va être
un bon moyen de savoir sur qui compter en fin de saison au Portugal.
Un match pour faire ses
preuves
L'absence d'enjeu dans ce
match va permettre à Santini, s'il l'estime utile, de faire des
essais et ainsi de voir à l'oeuvre des novices en match officiel.
On pense à Reveillère ou encore Squillacci, l'appelé
de dernière minute. La sélection, révélée
il y a quelques jours, comporte peu de surprise, dans la mesure où
la plupart des grosses absences (Vieira par exemple) étaient prévues
que ce soit à cause de suspensions ou blessures légères
(l'absence de réel enjeu a incité le coach à faire
souffler des joueurs comme Sagnol ou Silvestre). La liste qui suit est
une revue d'effectif poste par poste, visant à montrer l'enjeu personnel
de ce match pour chaque joueur ainsi que de répertorier les grands
absents et évaluer leurs chances de réintégrer le
groupe France d'ici l'Euro.
Gardien : La hiérarchie
ne bouge pas
Peut être la plus grosse
surprise de la liste : malgré une place de troisième gardien
à Manchester UTD, Fabien Barthez reste dans l'équipe. Il
est récompensé de ses trois dernières sorties impeccables
en bleu (Suisse-France, France-Chypre, Slovénie-France), où
il n'a pas pris le moindre but sans pour autant avoir chômé.
Le sélectionneur n'apparaît pas vouloir se priver de "Fabulous
Fab" et semble avoir assouplit sa règle "de temps de jeu en club"
rien que pour son portier. Coupet, quant à lui, reste le second
du champion du Monde et d'Europe, grâce à ses performances
régulières en championnat et Ligue des Champions. Seul représentant
lyonnais de la liste, il n'a pas joué les trois derniers matches
de la France, restant à chaque fois sur le banc. Peut être
jouera t-il samedi, si Santini décide de faire tourner son effectif.
Pour l'Euro, il faudra un troisième gardien. Qui aujourd'hui est
en mesure de prendre cette place ? Le match de ce week-end ne donnera aucune
réponse, mais on peut penser qu'il faudra chercher dans les noms
suivants : Ramé (Bordeaux), Landreau (Nantes) ou encore Frey (Parme).
La défense : quelques
places à prendre
Le secteur défensif
est peut être le plus ouvert pour les places de remplaçants.
S'il ne fait quasiment aucun doute que des joueurs comme Desailly, Gallas,
Lizarazu ou Thuram seront du voyage au Portugal sauf cas de force majeur,
les Boumsong, Réveillère et Squillacci sont là pour
faire leurs preuves. Boumsong, qui a participé à la Coupe
des Confédérations semble l'un des mieux placés mais
n'a pas le droit à l'erreur s'il joue. Pour les deux autres, qui
ne comptent aucune sélection, ce sera déjà une satisfaction
s'ils en honoraient une première. Leur présence au Portugal
tient à peu sachant que Sagnol, Silvestre (ménagés)
et Mexès (payant un début de saison moyen) sont dans la course.
Les places vont donc être chères d'ici juin, d'autant plus
que certains espoirs peuvent éclores (Evra le monégasque
par exemple).
Milieux défensif
: La continuité est de mise
C'est peut être le
secteur de jeu où l'on attendait les nouveautés. Le match
étant sans réel enjeu, Vieira et Makelele, les deux titulaires,
suspendus, plus Petit ayant claqué la porte de la sélection,
on pensait que Santini allait appeler des Luccin (Celta Vigo) ou Dhorasoo
(Lyon), irréprochables en club. L'ancien entraîneur lyonnais
a préféré s'appuyer sur des joueurs déjà
vus à l'oeuvre, à savoir Dacourt, Pedretti et Dabo. C'est
la sélection de ce dernier qui a été le plus commentée
dans la presse. La raison ? Son faible temps de jeu en Italie durant les
premiers matches, pour lui laisser le temps de s'adapter, d'après
le joueur. Il est vrai que depuis deux matches, il est de nouveau titulaire
chez les Laziales. Il semblerait donc qu'il n'y ait plus de place à
prendre dans se secteur jeu et que l'émulation jouera d'ici l'Euro
entre les trois sélectionnés pour accompagner Vieira et Makelele.
Milieux offensif : Que
du lourd !
Si les Bleus sont bien fournis
dans le secteur défensif, que dire de la composition offensive...Pour
ce dernier match qualificatif, Santini a appelé les joueurs habituels,
c'est à dire Pires (64 sélections), Wiltord (58) et bien
sûr le maître à jouer Zidane (84). Pas de doutes, sauf
blessure ou perte immédiate de talent, ces trois joueurs seront
au Portugal. Derrière, la lutte s'annonce acharnée car rien
ne semble définitif. Si Giuly, l'homme du début de saison
en France, est aujourd'hui sélectionné, il devra maintenir
son niveau actuel pour garder sa place. Car derrière, ces sont Kapo
l'Auxerrois, Carrière le Lyonnais, ou encore Rothen le Monégasque,
qui attendent leur chance. Si Ludovic Giuly joue demain, il aura tout intérêt
à marquer les esprits, car vue la concurrence, les occasions seront
rares.
Attaque : Trézéguet-Henry
tuent la concurrence
L'attaque est comme à
peu près chaque ligne : les titulaires semblent bien loin de leurs
poursuivants. Les deux anciens Monégasques, meilleurs buteurs de
la sélection en activité (voir plus bas), mèneront
sans aucun doute l'attaque française en Terre lusophone, excepté
aléas du sort. C'est peut être pour cela qu'ils ne joueront
pas contre Israël, afin que Marlet et Cissé montrent leurs
capacités. Le premier, néo-marseillais, fera peut être
les frais de son replacement en club (milieu offensif droit), à
moins que le sélectionneur y voit une utile polyvalence. Pour Cissé,
auteur de trois buts en championnat le week-end dernier, il aura sa place
assuré s'il confirme en bleu ses exploits bourguignons. Le plus
grand absent de la liste est Govou. Le Lyonnais revient à peine
de blessure et tout laisse penser qu'il aura l'occasion de prouver son
talent d'ici l'Euro. Pour Moreira, le Lensois, il semble que ce sera plus
complexe, son début de saison étant plutôt terne.
L'adversaire
Logiquement, on ne peut pas
dire qu'Israël soit le plus redoutable adversaire des Bleus. Troisième
du groupe, ils ont perdu le match aller à Palerme (l'équipe
n'ayant pas le droit de jouer dans son pays à cause des risques
d'attentats) sur le score de 2 à 1. Pire, leur dernier match s'est
achevé sur le score nul de 2-2 face aux modestes Maltais... Pas
de star dans cette équipe, même si quelques joueurs peuvent
réveiller les souvenirs de certains : Tal Banin a joué à
Cannes au début des années 90, Yossi Benayoun a quant à
lui contribué à éliminer le Paris SG en Coupe des
Coupes 1998-1999 (1-1, 2-3). Pas de clônes de Zidane ou Henry à
l'horizon donc. En définitive, la France est favorite face à
Israël, le souvenir de 1993 (défaite 3-2 au Parc des Princes
pour le compte du Mondial américain) appartient à une autre
époque...
Le match de samedi n'est
donc pas capital pour la France même s'il l'est pour certains joueurs.
Santini va t-il assurer le Grand Chelem en alignant son équipe type
ou faire tourner ses joueurs ? La réponse ce week-end. Une chose
est sure, il reste peu de places à prendre dans le groupe des Bleus,
ce qui n'empêche pas l'émulation d'exister au sein de celui-ci.
Le groupe français
:
Gardiens :
Fabien Barthez (Manchester
UTD, 62 sélections / 0 but)
Grégory Coupet (Lyon,
5/0)
Défenseurs :
Jean-Alain Boumsong (Auxerre,
2/0)
William Gallas (Chelsea,
10/0)
Bixente Lizarazu (Bayern
Munich, 88/2)
Anthony Réveillère
(Lyon 0/0)
Sébastien Squillacci
(Monaco, 0/0)
Milieux :
Ousmane Dabo (Lazio Rome,
3/0)
Olivier Dacourt (AS Rome,
12/1)
Ludovic Giuly (AS Monaco,
8/1)
Benoît Pedretti (Sochaux,
10/0)
Robert Pires (Arsenal, 64/14)
Sylvain Wiltord (Arsenal,
58/20)
Zinédine Zidane (Real
Madrid, 84/22)
Attaquants :
Djibril Cissé (Auxerre,
15/3)
Thierry Henry (Arsenal,
54/23)
Steve Marlet (Marseille,
19/5)
David Trézéguet
(Juventus Turin, 46/25)
Sélectionneur : Jacques
Santini
Absents :
Suspendus : Vieira (Arsenal),
Makelele (Chelsea)
Blessés : Desailly
(Chelsea), Sagnol (Bayern Munich), Silvestre (Manchester UTD)
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à cet article - Par Nicolas Jucha
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